Tout le monde connait ce vieil adage qui dit pas de pieds, pas de cheval ! Moi j’ai aussi le mien qui dit qu’il vaut mieux prévenir que guérir ! Vous l’aurez compris, toutes les attentions sont nécessaires pour garder un pied en bonne santé.
A quoi sert le parage ?
Un parage a pour but de garder le sabot équilibré et fonctionnel afin que le pied soit capable des plus hautes performances. Le parage s’effectue en enlevant de la corne, mais en aucun cas il est obligatoire d’en enlever beaucoup ! Si tel est le cas, c’est que le pied a beaucoup poussé, il s’est éloigné du sol, il s’est probablement déséquilibré. On alors peut admettre que la fréquence entre les parages est alors trop longue.
Anatomie
Nous l’avons vu dans des articles précédents, le pied est composé d’os, de cartilages, de tissus mixoïdes, de dermes, de tendons, et de ligaments. Toutes ces structures doivent être placées correctement pour que les grandes fonctions du pied (distorsion, hémodynamique) puissent avoir lieu. Ce bon fonctionnement va engendrer une bonne stimulation des différentes structures du pied, une bonne nutrition, une bonne production de corne, et un bon état de santé général du pied.

La foulée
La foulée du cheval se décompose en plusieurs phases :
- contact avec le sol
- descente du paturon/amortissement
- appui/soutien
- bascul/propulsion
- soutien en vol
Les phases de la foulée ont un timing précis et permettent des processus physiologiques de proprioception pour éviter les entorses, les faux pas, les chutes. Un pied plus long modifiera les timings des phases entrainant alors une foulée moins performante voir défectueuse, fatiguant certaines structures sus-jacente.
Les leviers
Le sabot est de forme conique, ainsi plus il est long, plus il augmente ses surfaces au sol et donc les leviers via les talons, la paroi. Les leviers ont plusieurs répercussions :
- Risque de casse
- Modification du timing de la foulée et foulée moins performante
- Modification de l’équilibre inter-phalangien p1, p2, p3, fatigue prématurée de l’os naviculaire, des cartilages et des os.
- Fatigue tendineuse du fléchisseur, du suspenseur, de l’appareil musculaire sus-jacent qui ont des bras de levier important à faire bouger, et donc tout est mis sous tension de façon plus importante et entrainant une fatigue prématurée.
C’est pourquoi un pied gardé court sera important pour la santé de ses structures et de l’appareil locomoteur.
Les autres risques
Lorsque le pied pousse, cela engendre des structures comme la paroi, les barres, la fourchette, qui deviennent plus hautes/longues, créant des surpressions sur les dermes sous-jacents. Ces surpressions peuvent alors créer des lésions sur les dermes et les vaisseaux sanguins entrainant des inflammations, et/ou des hématomes, pouvant entrainer des douleurs et des boiteries. De plus lorsque le pied pousse, il est sujet à la conformation du cheval, ses aplombs, sa posture innée, ou acquise si douleur ou pathologie. Ainsi le pied ne va pas recevoir une quantité de stimulation identique et va alors produire dans beaucoup de cas une pousse dissymétrique. Si les dissymétries ne sont pas contrôlées, elles entraineront des pathologies à coup sûr, qui seront dans la majeure partie des cas non rattrapables.

La bonne fréquence
C’est une bonne question ! Il y a les théories qui disent 6 semaines en moyenne. Il faut savoir avant tout observer les besoins de son cheval suivant son âge, son activité, ses aplombs, la saison, son environnement et ses pathologies éventuelles. Certains chevaux auront besoin d’un équilibrage précis et de retouches tous les 10 jours, d’autres à 3 ou 4 semaines, certains à 6 voire 8 semaines.
Conclusion
Gardé un pied paré est essentiel pour l’équilibrer, le rendre fonctionnel, ne pas fatiguer et léser les différentes structures et appareils, permettre une foulée de qualité et une stimulation optimale !