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Le syndrôme naviculaire vu par une ostéopathe 
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Le syndrôme naviculaire vu par une ostéopathe 

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Le Syndrome Naviculaire chez le cheval

Mon regard d’ostéopathe équin

Je rencontre régulièrement des chevaux diagnostiqués « naviculaires », souvent avec un pronostic perçu comme sombre par leurs propriétaires. Cette affection, redoutée pour son caractère chronique, est pourtant rarement le fruit d’un problème isolé du pied.Avec le recul de la pratique ostéopathique, le syndrome naviculaire apparaît surtout comme l’expression d’un déséquilibre global installé dans le temps.

Qu’est-ce-que le syndrome naviculaire ?

Pour commencer, prenons le temps de rappeler ce qu’est le syndrome naviculaire.

C’est une affection chronique du pied, qui concerne principalement les structures situées à l’arrière du pied, dans une zone appelée appareil podotrochléaire. Cette zone joue un rôle essentiel dans l’amortissement et le déroulé du pied à chaque foulée.

Contrairement à ce que son nom laisse penser, il ne s’agit pas uniquement d’un problème de l’os naviculaire. Le syndrome naviculaire correspond plutôt à un ensemble de lésions et d’irritations pouvant toucher :

– l’os naviculaire,
– la bourse naviculaire (structure qui facilite le glissement),
– le ligament suspenseur de l’os naviculaire,
– le tendon fléchisseur profond du doigt, qui passe au contact de cet os.

Lorsque ces structures sont soumises à des contraintes excessives ou répétées, elles s’enflamment, perdent en souplesse et deviennent douloureuses. Le cheval cherche alors à adapter sa locomotion pour soulager son pied, ce qui explique le caractère souvent progressif et intermittent de la boiterie.

Concrètement, cela peut se traduire par :

– une boiterie discrète au départ, parfois difficile à identifier,
– une gêne plus marquée sur sol dur ou en cercle,
– une foulée raccourcie des antérieurs,
– des reports d’appui ou une tendance à « poser en pince » pour éviter les talons.

Le syndrome naviculaire est un processus d’usure et d’adaptation, qui s’installe dans le temps, souvent en lien avec la façon dont le cheval utilise son corps.

Une vision ostéopathique : au-delà du pied

Dans ma pratique, je considère rarement le syndrome naviculaire comme une simple pathologie locale. Le pied est un point de convergence des contraintes, mais rarement leur origine première.

Un cheval développe des adaptations pour continuer à se déplacer malgré des restrictions ailleurs dans son corps. Avec le temps, ces compensations surchargent certaines structures, notamment l’appareil podotrochléaire.

Ainsi, derrière un diagnostic de syndrome naviculaire, je retrouve fréquemment :

– des restrictions de mobilité anciennes,
– une locomotion altérée depuis parfois plusieurs années,
– un déséquilibre entre propulsion et portance.

Les zones clés que j’évalue systématiquement

– Les épaules et la ceinture scapulaire

Une scapula peu mobile, un garrot figé ou une épaule verrouillée limitent l’amplitude du membre antérieur. Le cheval perd alors en projection et augmente les contraintes verticales sur le pied, au détriment d’un mouvement fluide et amorti.

– Le dos et le bassin

Un dos raide ou un bassin déséquilibré entraînent une propulsion insuffisante des postérieurs. Les antérieurs deviennent alors des membres porteurs excessifs, recevant une charge accrue à chaque foulée.

– Les cervicales et la posture

Les restrictions cervicales influencent directement la posture de l’encolure et le placement des antérieurs. Une tête portée de façon asymétrique ou figée

Mon rôle en tant qu’ostéopathe équin

En tant qu’ostéopathe équin, je n’interviens pas pour « soigner » directement le syndrome naviculaire. Mon rôle est d’accompagner le cheval en restaurant la mobilité, l’équilibre et la cohérence fonctionnelle de son corps, afin de limiter les contraintes excessives qui s’exercent sur le pied.

Lors d’une séance, mon évaluation et mon travail portent sur l’ensemble du cheval, et notamment sur :

– la mobilité du pied et la qualité de son fonctionnement,
– le membre antérieur dans sa globalité,
– le garrot, les épaules et les cervicales, qui conditionnent l’amplitude et la fluidité du geste,
– le dos, le bassin et les chaînes myofasciales, indispensables à une bonne propulsion et à une répartition équilibrée des charges.

L’objectif est de permettre au cheval de retrouver une locomotion plus fonctionnelle, en cherchant à :

– réduire les contraintes mécaniques excessives sur l’appareil podotrochléaire,
– améliorer la répartition des charges entre l’avant et l’arrière-main,
– favoriser un mouvement plus fluide, plus économique et plus confortable au quotidien

Une prise en charge globale

L’ostéopathie n’intervient jamais seule. Elle s’inscrit dans une approche pluridisciplinaire indispensable, en collaboration avec le vétérinaire, le maréchal-ferrant ou le podologue.

Cette synergie permet :

– d’adapter le parage ou la ferrure,
– d’ajuster le travail et la gestion de l’effort,
– d’accompagner la gestion de la douleur et de l’inflammation,
– de suivre l’évolution du cheval sur le long terme.

L’ostéopathie agit comme un outil complémentaire, visant à améliorer le confort, la fonctionnalité et la durabilité locomotrice du cheval.

Prévenir le syndrome naviculaire

Avec le recul, la prévention reste l’élément le plus important :

– un suivi ostéopathique régulier, même en l’absence de boiterie,
– un travail progressif, varié et adapté à l’âge et à la discipline,
– une attention particulière portée aux sols et à la récupération,
– une vigilance sur les premiers signes de raideur ou de modification de locomotion.

Un cheval mobile, équilibré et fonctionnel répartit naturellement mieux les contraintes, protégeant ainsi ses pieds sur le long terme.

Conclusion

Vu par l’ostéopathe équin, le syndrome naviculaire n’est que rarement une fatalité localisée au pied. Il est bien souvent le signal d’alarme d’un déséquilibre global installé progressivement. En redonnant de la mobilité et de l’harmonie au corps du cheval, l’ostéopathie permet de soulager les contraintes excessives et d’accompagner le cheval
vers un meilleur confort de locomotion, même face à une pathologie complexe et évolutive.

A bientôt,

Florie

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