Le Haras de Clarbec présente plusieurs activités distinctes, même si elles sont liées, faisant partie d’une grande chaine : Tout commence à l’élevage.
Le haras de la Poterie
L’élevage GEM est situé sur un site différent de celui des écuries de concours : le Haras de la Poterie, situé en Normandie également, s’étend sur 95 hectares de prairies.
C’est là que vivent les juments poulinières, que naissent les poulains et qu’ensuite ils grandissent jusqu’au moment où ils bénéficient également de vastes prairies avec des abris spacieux sur le site de Clarbec avant d’intégrer les écuries de concours.
Les poulains
Sur place, à la Poterie, un responsable élevage qui assure les poulinages, insémine et supervise le suivi gynécologique des juments, avec l’équipe vétérinaire, et la croissance des poulains. Il est secondé dans ces tâches par trois assistants élevage.
Il est très important d’observer tout ce petit monde avec grande attention car un poulain reste fragile durant plusieurs mois et l’équilibre peut vite être rompu.
L’équipe est complétée par des employés de confiance qui veillent au bon entretien de la propriété et des prairies pour assurer un environnement de qualité qui va permettre le développement optimum des poulains.
Notre nombre de naissance s’est accru au fil des années. Actuellement nous faisons naitre autour de 15 poulains par an.
Les juments et les étalons
Il est difficile de parler du nombre de juments poulinières. Elles sont potentiellement nombreuses mais nous essayons aujourd’hui de nous concentrer sur nos grandes performeuses et sur certaines juments à potentiel génétique élevé dont certaines ont déjà prouvé la qualité de leur production. La liste serait longue pour toutes les énumérer. Je ne citerai que Nayana notre première grande championne, Nice Stéphanie, Dame Blanche, Ratina de la Rousserie, Sultane des Ibis et plus dernièrement Bonne Chance, Kassandra Van’t Roosakker auxquelles viennent s’ajouter Nimfe de la Pomme, Top Lady GEM, Vita Bella GEM et Coco Chanel GEM qui viennent compléter cette belle brochette.
Nous avons aujourd’hui 9 étalons “maison” que nous utilisons bien sûr et qui sont également distribués en France et à l’étranger : Vagabond de la Pomme, Chacco Rouge, Topinambour, Urano de Cartigny, Bassano de Nantuel, Casallo Z (50%) , Goldeneye GEM et Corrado du Moulin. Certains de ces chevaux se consacrent aujourd’hui uniquement à la reproduction et d’autres continuent leur carrière sportive en parallèle. Nous distribuons également en France d’autres étalons.
Nous n’utilisons évidemment pas exclusivement nos étalons. L’élevage risquerait de tourner vite en rond et il faut à notre sens diversifier les courants de sang. Ma fille Elise est experte en génétique et j’avoue que je me repose beaucoup sur elle pour les croisements. C’est toujours assez excitant de spéculer sur les mariages. On fonctionne avec la raison mais également au coup de cœur. Je pense que beaucoup d’éleveurs font ainsi. Nous essayons d’éviter de céder aux modes qui peuvent s’avérer parfois décevantes.
L’ambition suprême est bien sûr de faire naitre un Crack. Il est en tous les cas très satisfaisant et très gratifiant d’élever des chevaux modernes qui nous plaisent dans notre démarche de viser le haut niveau. Produire de bons chevaux, qualiteux avec une bonne tête et une bonne santé est un objectif plus modeste mais néanmoins à ne pas négliger.
Il faut bien sur penser ensuite à la commercialisation. Notre politique est de voir évoluer, dans notre système, nos jeunes chevaux durant les toutes premières années pour confirmer ou infirmer notre choix de croisement. La génétique reste tout de même une science capricieuse !! Nous essayons de voir tous les chevaux au saut en liberté à l’âge de 2 ans au moment du débourrage puis de 3 ans pour diagnostiquer leurs qualités, leur faiblesses et évolutions. Notre sélection se fait ensuite au coup de cœur. Nous en garderons un certain nombre et d’autres seront vendus. Il ne faut pas croire que nous gardons les bons et que nous vendons les moins bons. Il est important de vendre de bons chevaux pour la bonne marche de l’élevage. L’élevage est une grande passion mais un métier difficile qui apporte son lot de joies et de désillusions. Il faut saluer ici le courage de tous ces éleveurs qui accomplissent leur travail de fourmis au quotidien pour permettre à notre beau sport de perdurer.
À très bientôt,
Geneviève MEGRET