Un système digestif adapté à une vie sauvage !
Le système digestif du cheval est adapté à la vie qu’un cheval mène à l’état naturel, c’est-à-dire :
- Une liberté de mouvement permanente
- L’accès à du fourrage à volonté
- Une vie en troupeau
Il s’agit là de ce que l’on appelle « les 3 F » en anglais : Food, Friends, Freedom. Ce sont les besoins fondamentaux du cheval.
À l’état naturel, le cheval passe plus de 60% de son temps à s’alimenter, tout en se déplaçant. C’est pour cette raison que, contrairement à l’homme, son estomac produit de l’acide gastrique en continu. Le mouvement quasi permanent contribue également à optimiser la digestion.
Le cheval dans le monde des humains
Un cheval domestique vit dans un monde d’humain mais conserve bien évidemment son corps, sa physiologie et ses besoins de cheval. Il a donc besoin d’un mode de vie respectueux des 3 besoins fondamentaux.
Ainsi, offrir à son cheval un mode de vie qui respecte les fameux 3 F constitue le socle du bien-être de ce dernier, c’est « la base » en quelque sorte.
Hélas, cela ne suffit pas à assurer un équilibre digestif correct, et ce n’est pas de votre faute !

Les contraintes de la vie domestique
Assurer le bien-être d’un cheval domestiqué est un véritable challenge !
Si l’on prend les 3 besoins fondamentaux séparément :
Friends : malgré une vie en troupeau vous ne pourrez pas échapper à
– Des séparations ponctuelles avec le troupeau (pour des soins, pour le travail…)
– Des intégrations et des départs au sein du troupeau, générant de l’agitation
Freedom : malgré une vie en prairie avec des déplacements libres
– Il vous sera peut-être parfois obligé de mettre votre cheval en box de façon ponctuelle (en période hivernale si les terrains sont trop abimés, en cas de convalescence…)
– Il vous arrivera de devoir changer votre cheval de pension, et donc d’environnement
– Si vous travaillez votre cheval (que ce soit à pied ou monté), vous allez contraindre votre cheval à certains moments
Food : malgré une alimentation avec fibres à volonté, l’équilibre digestif dépend également
– Du rythme d’alimentation
– De la qualité du concentré que reçoit le cheval
– De la qualité des fibres dans le fourrage
– Des transitions alimentaires (mise à l’herbe, arrivée du printemps, changement de concentré…)
– De l’accès au foin (un cheval dominé au pré aura moins accès au ratelier)
– De la vermifugation
– Du surpâturage, très fréquent
– D’éventuels traitements médicamenteux
Ainsi, tous les chevaux, qu’ils soient de sport ou de loisir, vivent forcément ces transitions de façon régulière au cours de leurs vies. Celles-ci engendrent fatalement du stress, de l’anxiété, et ont des conséquences sur le système digestif du cheval.
Que se passe-t-il à l’intérieur ?
Un estomac vide trop longtemps, ou un estomac trop acidifié (pic de stress) va créer des « plaies » sur les parois de l’estomac (sur la muqueuse). La répétition et la non-prise en charge pourra aller jusqu’à générer des ulcères et devra alors être traitée avec le vétérinaire.

Alerte ulcères ! Comment gère-t-on ?
Pour poser un diagnostic d’ulcère gastrique, le vétérinaire doit réaliser une gastroscopie : il introduit alors une caméra dans le système digestif du cheval (sous sédation) en entrant par un naseau, pour visualiser l’état de la paroi de l’estomac.
Si la présence d’ulcère est confirmée, le vétérinaire mettra en place un traitement à l’Oméprazole pour traiter.
Une fois le cheval traité, et les ulcères résorbés, il est indispensable de prévenir une récidive, extrêmement fréquente malheureusement en adaptant le mode de vie et l’alimentation.
Un taux de prévalence très élevé
On estime le taux de prévalence par catégorie de chevaux à :
- 100% chez les chevaux de course
- 64% chez les chevaux de sport
- 60% chez les chevaux d’élevage
- 50% chez les chevaux au repos
- 40% chez les chevaux de loisir
- 20% chez les chevaux sans activité / séniors
Les ulcères sont extrêmement douloureux pour le cheval et ont un vrai impact sur son métabolisme, sa forme, son bien-être et donc ses performances dans le cas d’un cheval athlète. De plus, après traitement, leur récidive est très fréquente.
Protéger son estomac sur le long terme
Inclure un complément alimentaire dans l’alimentation de votre cheval peut être intéressant pour protéger son estomac lors des périodes à risque, c’est-à-dire les transitions évoquées précédemment :
- Changement d’environnement,
- Changement d’alimentation / de saison (ces derniers étant très liés)
- Entrainement sportif
- Déplacement
- Convalescence
- Post vermifuge
- Post traitement médicamenteux