La pourriture ou infection de fourchette est l’une des problématiques les plus répandu du pied du cheval. Elle est à prendre très au sérieux puisqu’elle peut entrainer des irrégularités, des boiteries et des pathologies.
Où se situe exactement la pourriture de la fourchette ?
Elle se localise sur différentes zones :
– Sur le corps de la fourchette
– Au niveau des lacunes latérales
– Au niveau de la lacune centrale
Comment reconnaitre la pourriture de fourchette ?
Il faut pour cela connaître d’abord ce qu’est une fourchette saine !
Voici quelques indications d’une fourchette en bonne santé :
– Un corps bien développé et charnu, plutôt ferme.
– Aspect uniforme, sans trou, sans résidu noir et mal odorant.
– Aucune sensibilité à la palpation.
– Les lacunes doivent être peu profondes.
– La lacune centrale doit être profonde comme l’emprunte d’un doigt.
Donc, si vous observez :
– De la sensibilité à la palpation ou au curage
– Une odeur forte.
– Des trous
– Un résidu noir
– La possibilité de rentrer un outil profondément dans la lacune centrale.
– Une fente qui apparait depuis la fourchette jusqu’entre les glomes.
– De petites croutes voir des excroissances le long de cette fente.
Alors votre cheval est atteint d’infection, de pourriture de fourchette !
Pourquoi la fourchette est-elle si sujette à la pourriture ?
Une corne molle
La corne de la fourchette contient 50% d’eau, c’est la plus molle du pied, et donc aussi la plus vulnérable !
Un nettoyage délicat
On ose peu y toucher car un vieil adage nous dit que l’on va faire mal à notre cheval. On la nettoie donc mal.
De nombreuses sources d’agression
Le fumier, la boue, l’humidité, le sable créent des agressions permanentes pour la fourchette. Il faut donc la surveiller de près.
La pourriture de la fourchette, est-ce grave ?
Il y a plusieurs stades de pourriture de la fourchette. On peut parler de pourriture ponctuelle, ou superficielle qui sont à traiter quoi qu’il en soit, mais totalement admises. On reste sur du vivant, cela peut arriver !
On peut aussi trouver des infections plus étendues, parfois sur toute la fourchette, ou très en profondeur, et parfois les deux. Certains chevaux sont alors irréguliers voire même boiteux. Cela peut être grave parce que le rôle de la fourchette est primordial dans le bon fonctionnement du pied. Et si celle-ci est trop altérée, certaines pathologies ne tardent pas à arriver (naviculaires, pieds fuyants, pieds encastelés, boiteries, douleurs de garrot…)
Comment prévenir et traiter la pourriture de la fourchette ?
Je dis toujours qu’il est plus facile de prévenir que de guérir !
Un bon parage
Le parage est le premier élément à mettre en place, afin de nettoyer, retirer les tissus infectés et nécrosés, et ainsi permettre un meilleur accès pour les soins.
Un bon nettoyage
Il faut toujours réaliser un bon nettoyage au cure pied et à la brosse métallique (si possible). Ensuite utilisez un anti fongique et anti bactérien.
La bonne fréquence de soin
En prévention et en fonction des saisons et des conditions de vie, on pourra faire les soins de 1 à 7 fois par semaine.
En traitement, il est important de traiter tous les jours jusqu’à amélioration complète.
Et s’il n’y a pas d’amélioration ?
Le cheval a besoin de soins externes, mais aussi de soins internes afin de produire une corne de meilleure qualité et plus forte. N’oubliez donc pas de mettre en place un complément alimentaire type minéraux ou biotine.
Retrouvez d’ailleurs mon article sur l’utilisation de la Biotine juste ici.
À noter : parfois, seule une intervention vétérinaire et un spray antibiotique viendront à bout de cette pourriture. N’hésitez pas à en parler à votre maréchal ou podologue, et à appeler votre vétérinaire si nécessaire.
À proscrire dans le traitement de la pourriture de fourchette : le goudron !
Ne croyez pas guérir une pourriture avec du goudron. Ce dernier durcit en surface, mais crée un milieu anaérobie dans lequel les bactéries et les champignons vont se développés plus facilement et rapidement ! Celui-ci va donc empirer la situation.
