La podologie équine : une approche scientifique et globale du pied du cheval
Ces dernières années, un nouveau métier émerge dans le monde du pied du cheval : le podologue équin. Si cette profession gagne en visibilité, elle suscite aussi des questions. Quelle est sa place par rapport à celle du maréchal ferrant ? Quels sont ses champs de compétence ? Voici quelques éléments pour mieux comprendre la podologie équine.
Qu’est-ce que la podologie équine ?
La podologie équine repose sur l’étude scientifique du pied du cheval et du membre inférieur. Elle cherche à comprendre leur constitution et leur fonctionnement pour proposer un parage adapté, souvent sans fers.
La podologie moderne s’inspire du parage naturel, né à la fin du 20e siècle. Ce courant, initié par James Jackson et Pete Ramey, repose sur l’observation des pieds de mustangs américains évoluant à l’état sauvage. L’objectif : reproduire des conditions similaires chez les chevaux domestiques.
Avec l’évolution des sciences équines (principalement anglo-saxonnes), de nouveaux modèles de soin sont apparus. L’un des pionniers de la podologie appliquée, KC LaPierre, a tenté de regrouper études scientifiques, terrain, et observations, pour proposer une méthode rigoureuse basée sur la science du pied.

Une approche globale et individualisée
L’un des piliers de la podologie équine contemporaine est son approche holistique. Le podologue ne se concentre pas uniquement sur le sabot, mais sur l’ensemble du cheval, son environnement, sa locomotion, son mode de vie.
Le podologue équin intervient pour :
• Assurer l’entretien régulier du sabot,
• Prévenir les déséquilibres,
• Gérer certaines pathologies du pied,
• Apporter du confort grâce à des solutions comme les hipposandales, résines, ou fers plastiques.
Il travaille en synergie avec le propriétaire, le vétérinaire, l’ostéopathe, le saddle fitter, le nutritionniste, et parfois même le maréchal ferrant, dans une logique complémentaire.
Quel cadre légal pour le podologue équin ?
Il est essentiel de noter que le podologue équin n’est pas encore une profession reconnue légalement. Pour intervenir légalement sur le pied d’un cheval, il faut être diplômé en maréchalerie (CAPA, BEPA ou BTM).
Ainsi, la podologie équine est souvent une spécialisation adoptée par des maréchaux ferrants ou des vétérinaires souhaitant faire évoluer leur pratique. Certains praticiens ne possèdent pas de diplôme en maréchalerie, ce qui peut poser des questions quant à la légalité de leurs interventions.
Le champ d’action du podologue équin repose donc sur une volonté : parer les sabots pour optimiser la santé et la fonction du pied, avec une préférence pour les chevaux pieds nus, mais aussi en intégrant des protections alternatives si nécessaire.
Pourquoi autant de courants et de méthodes ?
La podologie équine actuelle résulte de formations privées, souvent non réglementées. De ce fait, chaque praticien développe sa propre vision du pied, selon ses convictions, ses lectures, ou ses observations.
Il existe donc de nombreuses méthodes et courants de pensée, ce qui peut semer la confusion chez les propriétaires. Il est important de questionner les convictions de la personne qui intervient sur le cheval.
L’IFPE (Institut Français de Podologie Équine) travaille actuellement à créer un cadre de reconnaissance officiel, via un RNCP, pour structurer cette discipline comme une branche distincte et complémentaire de la maréchalerie.
En résumé : La podologie équine
Le podologue équin est un professionnel du pied du cheval qui s’appuie sur la science, le parage naturel, et des techniques modernes pour favoriser la locomotion, la santé, et le bien-être du cheval. Bien que non encore réglementée, cette pratique s’affirme comme une approche complémentaire à la maréchalerie traditionnelle.
La podologie équine vise avant tout à accompagner les chevaux pieds nus, tout en adaptant les solutions en fonction des besoins : protections souples, soins spécifiques, ou matériaux innovants.