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La douleur chez le cheval : les signes qui doivent alerter
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La douleur chez le cheval : les signes qui doivent alerter

Le mot de nos experts Le
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De l’inconfort à la douleur, le cheval a de multiples façons de s’exprimer pour nous alerter. Modification de posture, changement de comportement, défense monté, à pied, au pansage, à la caresse, agressivité, … Savoir repérer ces signes est essentiel pour le bien-être du cheval.

Mieux repérer ces signes et surtout les comprendre permettra d’agir en conséquence pour soulager votre cheval.

Nous exclurons dans cet article les cas de boiteries et coliques.

Modification de posture

La posture d’un cheval dite normale est définie par le polygone de sustentation. Il s’agit du rectangle représenté par les 4 sabots du cheval sur le sol, en statique, lorsqu’il est « au carré ».

Il est important d’observer le cheval et de connaitre sa posture naturelle. Chaque cas est différent, nombreux sont les chevaux avec des aplombs dits « défectueux », sans pour autant que cela n’engendre de douleur.

Ce rectangle se veut symétrique. Lorsque celui-ci est agrandi, on va parler d’un cheval « campé ». Lorsque celui-ci est rétréci, nous allons parler d’un cheval « sous-lui », soit du devant, soit de derrière. Nous pouvons également retrouver un seul des quatre membres sortir de ce polygone de sustentation, le cheval soulage alors ce membre.

Dans tous ces cas, le cheval adopte ce que l’on appelle une position antalgique.

Une position dite antalgique doit donc vous alerter. Nombreuses sont les causes possibles de ces modifications de posture. On y retrouve très fréquemment les dorsalgies et lombalgies
(campé), douleur abdominale type ulcère gastrique (campé), une douleur dans le pied (ne soulage qu’un seul membre), fourbure (campé du devant et sous lui de derrière), la myosite (campé de derrière, accompagné d’autres symptômes caractéristiques), les douleurs dans le bassin et les jarrets (le cheval va plutôt avoir tendance à être sous-lui de derrière), douleurs ovariennes, …

Prenez le temps d’observer votre cheval, de connaitre sa posture naturelle, ses aplombs, pour réussir à voir lorsque ce polygone de sustentation est modifié. Apprendre à lire son cheval, c’est apprendre à le soulager.

Modifications de comportements

Le cheval a de multiples façons d’exprimer une gêne, un inconfort, une douleur. Selon l’intensité, vous pouvez observer un changement de comportement, allant de l’irritabilité, en passant par la défense, jusqu’à l’agressivité. Ne pas sous-estimer ces défenses, ne pas les banaliser, être attentif à ces signaux, c’est être acteur dans la gestion de la douleur de votre cheval et ainsi éviter une accumulation et aggravations de ces signaux.

Défenses

Les défenses sont nombreuses, et ne doivent pas passer inaperçues, c’est trop fréquemment le cas et bien souvent, les arguments sont nombreux pour rejeter la faute sur le cheval qui tente seulement d’exprimer une forme d’appel « à l’aide ». Le cheval ne se défend pas sans raisons.

Les signes qui doivent vous alerter :

  • Le cheval qui se défend au pansage, sur les zones de l’abdomen ou de la ligne de dos, en tapant son antérieur sur le sol, en plaquant les oreilles en arrière, naseaux pincés et remontés, ou même en tentant de mordre.
  • Le cheval qui se défend au sanglage ou au moment de seller, de la même manière que les défenses au pansage, sont souvent signes de douleur abdominale, ou au garrot, souvent liée à une selle inadaptée.
    • Non, ces chevaux ne sont pas des « caractériels », ils expriment une douleur.
  • Le cheval qui se défend monté, qui fouaille de la queue, qui peut mettre un coup de dos, jeter les postérieurs, se cabrer lors d’une demande au travail, sont signes de douleur.
    • Non, ces chevaux ne vous testent pas, ne se moquent pas de vous, ils expriment une douleur.
  • L’irritabilité d’une jument, à pied comme montée, qui ne va pas tolérer certaines actions de jambes ni le pansage en arrière des côtes ou vers les flancs peut être le signe de douleurs ovariennes.
    • Non, ces juments ne sont pas des « pisseuses », elles expriment une douleur.

Les raisons de ces défenses sont nombreuses, mais ces signaux doivent être vus, et pris en charge. Les ignorer, c’est aller au-devant de complications à plus ou moins long terme. Faire le point avec son vétérinaire est essentiel pour mettre en lumière les causes de ces défenses.

Agressivité

L’agressivité du cheval, qu’elle soit à pied, au pansage, au box, résulte dans la majorité des cas d’un profond mal-être, souvent (toujours) lié à de la douleur.

Il convient alors d’étudier les éléments déclencheurs et d’analyser si les besoins fondamentaux du cheval sont respectés. Souvent (presque toujours) il s’agit là du point d’entrée de la dégradation de l’état du cheval. Environnement, alimentation et social sont les 3 facteurs cruciaux qui peuvent déclencher un mal-être si l’un d’eux n’est pas suffisamment respecté et dans la majorité des cas, le cheval n’est pas entendu suffisamment tôt. Ce mal-être retentit sur le physique et le cheval développe certaines pathologies qui le mettent en grande souffrance.

Faire le point avec un vétérinaire est essentiel pour mettre en lumière les causes des différents signaux de douleurs, le soulager et adapter son mode de vie.

« Cas clinique »

Pour illustrer cet article, nous allons prendre un cas :

Caramel, 12 ans, cheval au pair en club, pratiquant le CSO.
Caramel manifeste depuis un certain temps une défense au pansage et au moment de seller. Il refuse le contact et est devenu assez « irritable ». Il est devenu lourd monté et se défend à la jambe. La propriétaire de Caramel décide de consulter son ostéopathe dans un premier temps pour comprendre les raisons de ces défenses. La consultation met en évidence une dorsalgie et une vive douleur dans le garrot. L’analyse de la selle sur le dos du cheval nous donne l’origine de cette dorsalgie, une selle inadaptée qui comprime le garrot. La consultation montre également une douleur sur la région de l’estomac. La propriétaire est orientée vers son vétérinaire afin d’investiguer cet estomac et de soulager le cheval. Le diagnostic d’ulcère gastrique est posé.

Observez votre cheval, écoutez-le et ne banalisez pas certains de ces signaux, quelle que soit leur intensité.

A bientôt, Florie

créer sa routine