Trouver facilement son galop en piste grâce à un travail préalable à la maison.
Il est tout d’abord essentiel de comprendre qu’il existe plusieurs types de bons galops de concours.
Supposer le contraire en pensant qu’un seul galop est correct pour enchaîner un parcours est une erreur. Cette idée reçu cause régulièrement beaucoup d’anxiété et de questionnement chez le cavalier et ce, dès lors qu’il s’interroge sur cette allure.
L’objectif devrait en revanche être de posséder un panel de galops, chacun avec une vitesse et une amplitude différente, afin de pouvoir ensuite les adapter au parcours voulu, en prenant en compte les distances mais aussi le barème, le tracé et le temps souhaité.
Pour se préparer et atteindre cet objectif, un travail au galop sur le plat est essentiel. En effet, tout travail à l’obstacle doit être appréhendé avec pour acquis, la variation sur le plat entre ; galop de travail – galop moyen – galop allongé.
L’étape suivante est l’obtention d’une certaine tranquillité tant de la part du cheval que celle du cavalier face à l’obstacle. Qu’il s’agisse de l’abord ou de la réception, aucune émotion particulière ne devrait apparaitre, le cheval doit attendre les décisions de son cavalier.
C’est uniquement dans ces conditions précises que le cavalier sera en capacité de varier les galops de son cheval et de choisir le plus approprié pour son parcours.
Dans cet optique, un exercice de variation de galop dans une ligne exigera du cavalier un contrôle sur l’allure, l’équilibre et la direction de sa monture afin de pouvoir aisément anticiper une difficulté.
L’exercice suivant en est un exemple :
Pour le cavalier
Moduler le galop durant un enchaînement de sauts sollicite le cavalier dans le contrôle de l’allure de son cheval mais également dans l’adaptation de son équilibre, ainsi que celui de sa monture tout en conservant la direction afin d’aborder les obstacles dans les meilleures des conditions. La finalité de l’exercice est d’accroitre l’aptitude du cavalier à agir où réagir avec justesse pour négocier les différentes difficultés que peux présenter un parcours telles que :
- La cadence du cheval
- Les distances
- Le tracé
- Le profil des obstacles
- Le barème
Pour le cheval
Ce travail enseigne au cheval à reporter du poids sur ses hanches et à s’équilibrer en conservant sa cadence et son engagement. Il fait ainsi progresser sa disponibilité.
Le dispositif
La détente
Au moment de détendre, assurez-vous d’être, en premier lieu, capable de contrôler l’amplitude du galop sur le plat. Un exercice préalable peut être de faire varier le nombre de foulées entre deux barres au sol. Dans le cas d’une distance calculée pour six foulées, commencez par enchaîner plusieurs fois les barres, aux deux mains, en six foulées. Dès lors que le cheval est cadencé, équilibré et léger, enchaînez en sept voire même huit foulées, ou bien réduisez à cinq voire quatre foulées.
Étape 1 : entretenir une amplitude régulière en enchaînant les sauts
Consignes
Débutez en effectuant la ligne avec un galop de travail, c’est-à-dire en six foulées dans notre cas, tout en entretenant une amplitude régulière. Pour réussir cette étape, appuyez-vous sur l’amplitude de référence du cheval soit, son amplitude naturelle. Gardez à l’esprit de sauter droit, au milieu et perpendiculaire à l’obstacle en regardant droit devant vous.
Critères de réussite et observables de l’enseignant
- Contrat de foulées respecté (6-6).
- Amplitude et cadence des foulées régulières, avant et après l’oxer ? vitesse constante (pas de perte d’activité, ni d’accélération).
- Qualité du contact (contact main-bouche régulier) pour que le cheval saute dans le plus grand relâchement possible.
- Fluidité, facilité d’exécution de l’exercice.
Difficultés rencontrés et solutions : dernière foulée un peu courte
Bien que les deux distances soient égales, la seconde semble généralement plus courte puisque le cheval prend de la trajectoire sur l’oxer. Le risque est donc de se retrouver trop près de l’obstacle qui suit et de peiner à placer la dernière foulée. L’anticipation permet d’éviter cette difficulté, pour cela il faut s’imposer de penser au travail à effectuer entre le deuxième et troisième obstacle avant même de franchir l’oxer, se redresser rapidement dès la réception pour avoir une place parfaite au moment de franchir le troisième.
Étape 2 : écourter l’amplitude du galop en enchaînant les sauts
Consignes
Pour cet exercice, il faudra chercher une amplitude plus courte pour franchir le même dispositif avec sept foulées entre les obstacles. Il est en effet plus simple de débuter par écourter l’amplitude de ses foulées avant de l’allonger. Tout ce qui se passe à l’intérieur de la ligne doit résulter des éléments précédemment mis en place. L’action d’ajouter une foulée de galop risque d’accentuer l’impression de distance raccourcie entre le deuxième et le troisième obstacle, c’est pourquoi il faudra penser à anticiper davantage. Le cheval devra être prêt avant l’entrée de ligne tout en conservant son calme, et le cavalier aura le regard orienté au loin, avec un contact le plus souple possible avec la bouche.
Critères de réussite et observables de l’enseignant
- Contrat de foulées respecté (7-7).
- Amplitude avant le 1er saut bien adaptée à ce que l’on souhaite demander dans la ligne.
- Amplitude et cadence des foulées régulières, avant et après l’oxer ? vitesse constante (pas de perte d’activité, ni d’accélération).
- Maintien de l’impulsion, de l’activité, de la cadence, même si on doit écourter l’amplitude des foulées (vérifier que le cheval n’est pas juste en train de freiner).
- Cheval engagé et tonique mais relâché.
Difficultés rencontrés et solutions : placer la septième foulée en sortie de ligne
L’oxer établissant déjà la trajectoire du cheval, l’ajout d’une foulée entre cet obstacle et le suivant est une difficulté additionnelle. Il est important de garder à l’esprit de ne pas subir la ligne en s’accrochant à la bouche de son cheval afin de placer la septième foulée à tout prix. L’action de la main détériorerait en effet la qualité du saut, c’est pour cette raison qu’il est important d’anticiper correctement la ligne. Une aide pour réussir pourrait être d’imaginer qu’il y ait un obstacle plus imposant que le caveletti à franchir en sorti de ligne, contraignant ainsi le cavalier à laisser suffisamment de place au cheval pour sauter correctement.
Étape 3 : écourter et allonger l’amplitude du galop en enchaînant les sauts
Consignes
L’étape suivante consiste à exécuter la ligne en faisant varier le nombre de foulées avant et après l’oxer, c’est-à-dire, en premier six foulée puis, après l’oxer, sept foulées. Étant donné que l’oxer donne la trajectoire il restera assez simple de négocier les six foulées avant l’oxer. Cependant, il est encore une fois primordial d’anticiper la seconde partie de cette ligne et de conserver une qualité de réaction à l’intérieur de toute la ligne.
Critères de réussite et observables de l’enseignant
- Contrat de foulées respecté (6-7).
- Sentiment de fluidité et de facilité dans le contact et dans l’équilibre du cheval.
- Vitesse constante après le dernier obstacle et cheval concentré (pas d’accélération, ni de désordre à la réception).
- Augmentation de la taille de la foulée dans la deuxième partie de ligne ? accélération exagérée.
- Pas de détérioration de l’équilibre (cheval qui plonge en avant, sur les épaules, en courant après son équilibre).
Une fois cet exercice maîtrisé, il est possible, voire même encouragé d’inverser le nombre de foulée et ainsi de débuter la ligne avec sept foulées, puis six après l’oxer.
Difficultés rencontrés et solutions : difficulté à écourter les foulées après avoir allongé l’amplitude en entrée de ligne
En dehors de la trajectoire que l’oxer donne au cheval, s’ajoute une accélération lorsqu’on allonge la foulée en entrée de ligne. Cet exercice requiert une plus grande habileté pour réussir à augmenter le nombre de foulées après l’oxer. Il est encore une fois question d’anticipation et de concentration : il s’agit d’adapter les six premières foulées pour, au même instant, travailler les sept à venir. Pour y parvenir, laissez passer le cheval dans les deux (voire trois) premières foulées après le cavaletti puis reprenez-le dans les deux (voire trois) dernières foulées avant l’oxer. Cela permet de rapidement se remettre à sa place et de permettre au cheval d’en faire de même. Pour l’inciter à se rééquilibrer, grandissez-vous et remontez légèrement la nuque du cheval.
Ce qu’il faut retenir
Afin de parvenir à moduler l’amplitude des foulées lors d’un enchaînement de sauts, le cavalier doit se montrer calme, concentré et précis.
La propulsion et l’équilibre sont primordiale et ce, quelle que soit l’amplitude choisie.
La régularité du galop est un témoignage de disponibilité et de décontraction de la part du cheval et est la base de tout travail de variation d’amplitude.
Les critères de réussite majeurs à la réussite de cet exercice sont l’aisance et la fluidité du couple.